6 janvier 2014

Communiquer pour dénoncer le "french-bashing"

Je viens de lire un article qui critique assez durement la France, un article de plus qui se laisse aller au sport assez apprécié des anglo-saxons: le "french-bashing" (sport très facile à pratiquer par ailleurs, à tel point qu'il se pratique également beaucoup en France).

Voici l'article (en anglais): http://www.newsweek.com/fall-france-225368
et la traduction Google: ici

Cet article se trompe sur de nombreux points, mais a raison sur d'autres. Voici deux points qui me semblent des erreurs manifestes:
  • Since the arrival of Socialist President François Hollande in 2012, income tax and social security contributions in France have skyrocketed. => la pression fiscale n'a pas particulièrement explosé ces deux dernières années sauf pour les plus riches, peut-être la journaliste pense-t-elle à son mari et à son ami avocat? Cela fait longtemps que les impôts sont élevés en France, mais il va falloir s'occuper du déficit avant de pouvoir espérer réduire la pression fiscale. Et tout le monde va devoir payer pour le réduire.
  • But the past two years have seen a steady, noticeable decline in France.It is increasingly difficult to start a small business when you cannot fire useless employees and hire fresh new talent. => les lois sur le licenciement n'ont pas vraiment changé au cours des deux dernières années, si ce n'est légèrement en s'assouplissant (diminution des risques judiciaires pour l'employeur depuis l'accord signé en janvier 2013), Janine devrait être contente de l'accord national interprofessionnel pour la compétitivité et la sécurisation de l’emploi signé le 11 janvier 2013.
Le blog "les décodeurs", relève dix erreurs grossières et les démonte une à une:
http://decodeurs.blog.lemonde.fr/2014/01/06/the-fall-of-newsweek/

Toutefois l'article soulève des points intéressants:
  • Also, France, being a nation of navel-gazers à la Jean-Paul Sartre, refuses to look outward, toward the global village. Who cares about the BRICS – the emerging markets of Brazil, Russia, India, China, and South Africa – when we have Paris? It is a tunnel-vision philosophy that will kill France. => nous devons absolument regarder hors de nos frontières pour voir:
    • à quel point nous avons de la chance de vivre en France
    • à quel point nous avons des atouts pour le monde de demain
    • à quel point nous ne nous soucions que très peu de l'avenir et de l'étranger
    • à quel point nous sommes paralysés par des principes / des tabous qui empêchent toute réforme

Cet article, même s'il est assez mal rédigé, assez mal informé, nous fait du tort et décrédibilise la France sur la scène internationale.
Une partie de notre crédibilité sur la scène mondiale peut bien sûr être gagnée sur la base des faits et des chiffres (PIB, part dans les échanges mondiaux...), mais une grade partie doit aussi absolument passer par la communication. Il faut communiquer sur nos forces économiques et prouver que Janine di Giovanni a tort lorsqu'elle affirme (ironiquement) qu'il n'y a pas de mot pour "entrepreneur", et qu'elle aura de plus en plus tort à l'avenir:
pour la quatrième année consécutive, Deloitte a classé la France en tête des pays d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique (EMOA) ayant le plus d'entreprises technologiques à croissance rapide: "Technology Fast 500":

Non seulement la France est arrivée en tête de ce classement annuel, mais la première entreprise du classement est française: YMAGIS (www.ymagis.com), et 4 entreprises parmi les 20 premières sont françaises (une allemande, aucune du Royaume-Uni).

Cela permet de briser quelques idées reçues et de prouver qu'il est possible de créer des entreprises technologiques de pointe en France. Il reste bien sûr de nombreuses choses à améliorer afin de favoriser l'éclosion de "jeunes pousses", Fleur Pellerin a du pain sur la planche.

La France doit communiquer sur ses atouts, mettre en valeur ses forces et communiquer à l'extérieur des frontières pour le faire savoir. La France doit être fière de ce qu'elle réussit et doit faire savoir ce qui marche aujourd'hui et ce qu'elle fait pour améliorer la vie en France.
Et quand je dis "la France", je pense bien sûr aux institutions, mais aussi à tous les citoyens, toutes les associations et toutes les entreprises.

Le French-bashing c'est facile (pour celui qui le pratique) et c'est fatiguant (pour celui qui le subit). Une idée pour la France serait donc de dénoncer les fausses affirmations de "french-basheurs", de leur démontrer calmement en quoi leurs propos sont faux et enfin de montrer que ce sport du "French-bashing" est dépassé car la France change, la France se réforme et la France va de l'avant.

Découvrir d'autres idées pour la France

3 janvier 2014

Engager la transition énergétique à l'aide d'atolls énergétiques

La France et l'Europe doivent engager leur transition énergétique afin de ne quasiment plus dépendre d'énergies fossiles non-renouvelables. Mais le défi de remplacer l'énergie nucléaire (80,4% de la production électrique en bas de ma dernière facture EDF) par des énergies renouvelables est gigantesque.

En effet le grand inconvénient des énergies renouvelables comme le solaire ou l'éolien est d'être intermittent et de ne pas coller systématiquement aux pics de consommation.

Pour remédier à cet inconvénient majeur, il faut pouvoir stocker l'énergie. Deux voies semblent actuellement possibles pour devenir les modes de stockage énergétique du futur:
  • les batteries décentralisées de type Bolloré pour stocker l'énergie chez les particuliers en heures creuses
  • les STEP (station de transfert d'énergie par pompage)
Intéressons-nous ici aux STEP. Ces STEP existent déjà, notamment dans les Alpes, et permettent, en reliant deux lacs (un en altitude, un en fond de vallée), de stocker le surplus d'énergie produite en heures creuses (par les centrales nucléaires notamment) et de la restituer en période de pics de consommation.

Des projets bien plus grands et au large des côtes sont désormais envisagés pour stocker l'énergie produite par des éoliennes ou des panneaux solaires: un "donut énergétique" de 2,5km de diamètre en Belgique ou des GreenPower Islands au Danemark.


Ces projets auraient l'avantage de pouvoir corriger l'intermittence de la production des éoliennes off-shore tout en :
  • sécurisant l'apport énergétique (en offrant de grandes capacités de stockage)
  • servant de support pour des panneaux photo-voltaïques qui peuvent également stocker leur énergie dans l'atoll
  • générant de l'énergie marémotrice entre l'atoll et le continent
  • hébergeant de bassins d'aquaculture
  • servant de zones de loisir et/ou de zone d'activité portuaires
Comme le rappelle le spécialiste des STEP François de Lempérière dans son étude sur les lacs d'Emeraude, ces projets n'ont d'intérêt pour des capacités de stockage élevées (150 GWh et plus).

Le coût est plus élevé pour un bassin de stockage construit en pleine mer que pour un bassin creusé sur terre, mais le bassin en pleine mer a l'avantage de ne pas empiéter sur les terres arables.

Idée pour la France:

  • lancer des projets d'atolls énergétiques afin d'engager la transition énergétique tout en corrigeant le problème d'intermittence des énergies renouvelables