27 mars 2014

Accueillons et protégeons les trublions d'aujourd'hui, les héros de demain

Accueillons et protégeons ceux qui dérangent, ceux qui questionnent, ceux qui manifestent:


Il ne s'agit pas ici de demander à verser des subventions à ces associations, à ces personnes, ce n'est pas à l'état de subventionner de telles associations (Femen n'est pas subventionné par des organismes publics français, contrairement à certaines rumeurs persistantes), mais aux citoyens s'ils le souhaitent.

Il s'agit d'accueillir et de protéger ceux qui dérangent, ceux qui dénoncent. Et de leur laisser la possibilité de s'exprimer et de continuer à dénoncer en leur offrant l'asile politique.

La France a eu dans le passé une réputation de patrie des droits de l'homme et a eu une image de refuge pour les opposants, pour les opprimés, pour ceux qu'on cherche à faire taire. Voici quelques réfugiés célèbres ayant été accueillis par la France au XXème siècle:

  • Marc Chagall
  • Jules Dassin (père de Jo)
  • Rudolf Noureev
  • Milan Kundera

La France peut renouer avec cette tradition, elle est actuellement le deuxième pays européen en terme d'accueil de demande d'asile alors que le nombre de demandes augmente fortement au niveau mondial. Mais elle n'accueille que très peu de réfugiés irakiens, lybiens, syriens et afghans, alors qu'elle a pris part à certains de ces conflits et est donc en partie responsable du déplacement de ces personnes.

En contrepartie de cet accueil toutefois, l'éloignement à la frontière de ceux qui sont déboutés du droit d'asile doit être mieux appliqué: de nombreux déboutés du droit d'asile restent sur le territoire en situation irrégulière (rapport sur la réforme l'asile).

Idées pour la France:

  • accueillir plus d'opposants, plus de dénonciateurs, plus d'opprimés
  • être intraitable avec les déboutés du droit d'asile (suite au rejet de leur appel)
  • répartir l'effort d'accueil sur tout le territoire

20 mars 2014

Devenir les spécialistes européens de l'abattage rituel

Les Danois ont de facto interdit le 17 février l'abattage rituel (hallal ou casher) en obligeant à assommer l'animal avant de l'abattre. Les Britanniques parlent actuellement de mettre en place cette obligation d'assommer l'animal.

Pourtant la liberté de pratiquer sa religion est un droit essentiel inscrit dans la convention européenne des droits de l'homme. Le respect de ce droit, y compris pour "les pratiques et l'accomplissement de rites" et ne peut-être limité que par des impératifs liés "à la sécurité publique, à la protection de l'ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d'autrui".


Article 9 – Liberté de pensée, de conscience et de religion
  1. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites.
  2. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d'autrui.
Le bœuf écorché - Rembrandt
Le bœuf écorché - Rembrandt

L’abattage rituel (en plus du Danemark et du Royaume-Uni) est d'ores et déjà interdit en Pologne, au Liechtenstein, en Islande, Norvège, Suède et en Suisse.Le nombre de pays européens interdisant l'abattage rituel augmente fortement. Quelles solutions reste-t-il aux musulmans ou juifs pratiquants européens souhaitant respecter leurs traditions alimentaires?

Avec une filière professionnelle, contrôlée, un étiquetage clair et une traçabilité exemplaire, on permet le respect des croyances (ceux qui veulent manger hallal le peuvent, ceux qui ne le veulent pas le peuvent également) tout en informant le consommateur (et donc en respectant le dernier point de la loi: "la protection des droits et libertés d'autrui").
L'enjeu est de pouvoir choisir son alimentation en fonction d'une traçabilité irréprochable et d'un étiquetage évident. Si ces deux impératifs sont respectés, alors, oui, développons en France les abattoirs répondant aux normes rituelles afin de répondre aux demandes croissantes:

  • du marché français
  • du marché européen
  • du marché mondial

Il est important de pouvoir proposer à tous des aliments de qualité, produits à proximité et dans le respect de l'environnement (agriculture raisonnée, agriculture biologique). Ces aliments de qualité (sans OGM, sans hormones) ne doivent pas être réservés à une frange "de souche" de la population.

La France est un leader dans le domaine agricole, surtout pour la production de qualité. Elle peut le rester, notamment:
  • en proposant un diversité de produits agro-alimentaires de qualité pour répondre à une diversité de la demande

Les marques les plus dynamiques en France selon leur région d'origine

L'institut TNS-Sofres a publié les résultats d'une étude sur les marques les plus dynamiques en France.
Sur les 270 marques étudiées, plus de la moitié (167) sont françaises ou d'origine française.
Voici les marques les plus dynamiques pour chacune de leurs régions d'origine:

Marques les plus dynamiques de France par région d'origine


Fond de carte: Université d'Aix-Marseille

Analyse de cette étude dans un article des Echos du 24/10/2013.

Les régions de Guyane, Nouvelle-Calédonie et Guadeloupe n'ont pas de marque présente dans les résultats de l'étude.

Découvrir d'autres idées pour la France

17 mars 2014

Lire Michel Serres

Pour comprendre le monde et ses mutations (victoire d'Hermès, dieu des messagers, sur Prométhée, dieu de l'industrie; importance de l'enjeu environnemental), il faut lire et relire Michel Serres, clairvoyant et éclectique philosophe, auteur notamment de:

  • la Communication (1969)
  • la Traduction (1974)
  • Rome, le livre des fondations (1983)
  • les Cinq Sens (1985)
  • le Contrat naturel (1990)
  • le Tiers instruit (1991)
  • Variations sur le Corps (1999)
  • Hominescence (2001)
Michel Serres - le contrat naturel
Le contrat naturel

Son nouvel ouvrage, Pantopie, (article sur cet ouvrage paru dans Télérama le 14.03.2014) décrit les principaux personnages de ses œuvres. Des personnages qui incarnent les concepts qu'il développe.

13 mars 2014

Légitimer l'économie collaborative

L'économie collaborative est un secteur nouveau en pleine croissance et dans lequel la France a des atouts dans cette nouvelle économie:
  • sensibilité au concept de la solidarité
  • maturité des usages numériques
  • crise prolongée qui impose de chercher des moyens d'entraide, de nouvelles manières de consommer moins cher et mieux
Qu'est-ce que l'économie collaborative?:
L'économie collaborative vise à produire de la valeur en commun et repose sur de nouvelles formes d'organisation du travail. Elle s'appuie sur une organisation plus horizontale que verticale, la mutualisation des espaces et des outils et  l'organisation des citoyen en "réseau" ou en communauté.
(source Wikipédia)

(source: magazine OuiShare)

Dans économie collaborative, on comprend donc:

  • des façons de se loger (colocation, habitat collectif, couchsurfing...)
  • des façons de se déplacer (covoiturage)
  • des façons de se nourrir (AMAP)
  • des façons de produire (Fablabs, impression en 3D, bricolage...)
  • des façons de se financer (crowd-funding, prêt P2P....)
  • des façons d'apprendre, de s'informer (creative commons, open data, open education...)
L'ère de l'achat et de la possession arrive peut-être à sa fin et sera remplacée par l'ère de l'accès et du partage. J'aime particulièrement l’exemple de la perceuse dans la vidéo suivante: votre perceuse sera utilisée en tout 12min dans sa vie. Si l'économie collaborative permet d'acheter une perceuse pour 100 personnes en la partageant, cette perceuse sera bien mieux utilisée (une vingtaine d'heures). C'est sans doute un des meilleurs exemples du "consommer moins pour consommer mieux".

Explication en vidéo:

(source: le blog de la consommation collaborative)

Pourquoi la France devrait-elle agir (d'un point de vue législatif et d'un point éducatif) pour légitimer ce mode de production et de consommation? Tout est dans cette tribune publiée dans le Monde du 6 mars 2014, il n'y a pas grand-chose à ajouter.

Trois belles idées se trouvent à la fin de ce texte signé par des acteurs français de l'économie collaborative (les fondateurs / dirigeants de OuiShare, Blablacar, FaberNovel, La Ruchue qui dit oui, KissKissBankBank,....):

  • aider les start-ups françaises à se développer à l'international
  • faire la promotion de et enseigner l'économie collaborative
  • supprimer les freins législatifs au développement de l'économie collaborative

Découvrir d'autres idées pour la France

7 mars 2014

Les idées de demain sont déjà là

Quel monde va-t-on léguer à nos enfants? Les solutions sont souvent déjà là (on essaie de les identifier dans ce blog), sont déjà présentes, sont déjà mises en oeuvre. Il faut s'inspirer des idées déjà appliquées, en parler, les faire circuler, les appliquer ailleurs, les améliorer....

Un beau projet de film de Cyril Dion et Mélanie Laurent:


DEMAIN Interview de Mélanie Laurent et Cyril Dion from DEMAIN FILM on Vimeo.

Idées pour la France:

  • s'inspirer des idées qui réussissent
  • se demander pourquoi elles ne sont pas encore appliquées en France
  • parler de ces idées
  • améliorer ces idées

5 mars 2014

Thèse, antithèse, mais ne surtout pas oublier la synthèse !

La France, contrairement à d'autres pays, a un esprit critique fort. Cette capacité à analyser et critiquer ce qui nous est présenté pour vrai nous est probablement transmise via l'éducation nationale et son goût pour les dissertations et la philosophie. C'est un grand atout. Cela permet de remettre en cause ce qu'on nous sert, ce qu'on nous affirme. Cela impose de confronter les sources et de mettre en regard les différentes thèses. Dans l'ère de l'information à outrance, il est essentiel de conserver l'esprit critique français et donc de conserver la vivacité du débat qui existe aujourd'hui en France sur tous les sujets.


Toutefois il est essentiel de ne pas oublier la phase de synthèse (trouver un compromis, trouver une solution) et surtout il est vital d'arriver à passer à la phase d'action qui fait trop souvent défaut. L'inaction, le statu quo, la paralysie est trop souvent la solution choisie (par absence de choix, absence de décision) en France.
La phase d'action qui doit suivre un débat manque. Et donc manque également la phase d'évaluation de l'action afin de déterminer si l'action a atteint les objectifs et comment il est possible de corriger le tir (si nécessaire).

Exemple 1:
  1. Le gouvernement souhaite mettre en place une éco-taxe,
  2. Les Bretons (les bonnets rouges) se soulèvent et empêchent la mise en place de l'éco-taxe sur tout le territoire,
  3. Ensuite que fait-on? On met en place l'éco-taxe telle quelle et malgré les protestations? On la supprime carrément (et on condamne par là-même, selon France Info, une centaine de projets de transports en commun sur tout le territoire)? Ou on aménage l'éco-taxe?

Exemple 2:
  1. Le MEDEF demande la suppression du statut des intermittents,
  2. Les syndicats crient au scandale et s'y opposent fermement,
  3. Ensuite que fait-on? On supprime le statut particulier? On le conserve tel quel? Ou on le réforme en évoquant le sujet autour d'une table?

Exemple 3:
  1. Les VTC souhaitent entrer sur le marché de la réservation de voitures afin de répondre à une forte demande des consommateurs (en particulier parisiens)
  2. Les taxis souhaitent interdire les VTC (ou grandement limiter leur action) afin de préserver leur monopole sur la maraude
  3. Que fait-on? On laisse les VTC travailler sans limite? On interdit les VTC et on maintient le statu quo sur le nombre de licences de taxi à Paris? Personne n'est réellement satisfait de la situation actuelle à Paris: les taxis trouvent les licences trop chères et difficiles à rentabiliser, les consommateurs trouvent qu'il n'y a pas assez des taxis et les VTC ne comprennent pas qu'on ne les laisse pas entrer sur un marché où il y a une forte demande. Alors, on reste immobiles? On attend que ça passe? On attend que ça pète?


Personne n'a de solution toute faite à proposer aux trois problèmes ci-dessus. La solution est peut-être la thèse A dans certains cas, ou l'antithèse B dans d'autres. La solution sera dans la plupart des cas un compromis entre A et B (plus ou moins proche de A ou de B). Mais en tout état de cause ce qu'il faut absolument dénoncer c'est l'immobilisme. Le danger de la paralysie nous guette à chaque fois qu'un débat prend un peu d'ampleur en France.

Aucune solution aux trois problèmes cités ci-dessus n'est parfaite, d'autant plus que l'avenir nous révèle souvent des surprises. N'ayons donc pas peur de nous tromper: prenons des décisions (quitte à revenir en arrière plusieurs années après), mettons en place des plans d'action et ne restons pas bloqués dans le débat, ne restons pas paralysés par la peur de la contestation. Le fait de se tromper et de corriger le tir permet d'apprendre de ses erreurs et d'améliorer les mesures prises. En ne se trompant pas, en n'agissant pas, on n'apprend pas, on ne s'améliore pas, on n'avance pas !

Idées pour la France:

  • ne pas oublier la troisième composante de tout débat d'idées: thèse, antithèse, SYNTHÈSE
  • mettre en place un plan d'actions qui découle de la synthèse
  • accepter que l'on puisse se tromper
  • avancer, se tromper et recommencer