11 février 2014

Changer de discours au sujet de la dette

Plus personne n'est protégé: ni les militaires, ni les taxis, ni les infirmières, ni les retraités, ni les professeurs, ni les intérimaires, ni les cadres, ni les patrons, ni les chômeurs, ni les rentiers, ni les classes moyennes.... Tout le monde va devoir payer pour rembourser la dette. Tout les Français devront renoncer à un avantage acquis, à un statut privilégié, à un ou plusieurs points de salaire.

La situation est pour l'instant tenable, la population française ne ressent pas encore (assez?) l'impact de la dette sur la dépense publique. Les taux d'intérêts sont encore relativement bas et la France peut emprunter à taux avantageux. Pourtant il est probable que les taux d'intérêts augmentent en 2014, comme l'indique Georges Ugeux dans son article du 3 mars 2014 sur son blog "Démystifier la finance":
Dans un contexte où l’on voit mal les taux d’intérêt mondiaux diminuer, suite à la décision de la Federal Reserve de diminuer ses interventions mensuelles de 85 à 65 milliards de dollars, nous ne pouvons pas exclure une hausse des taux d’intérêt durant l’exercice 2014.
En cas d'augmentation des taux d'intérêt, la dette deviendra de plus en plus difficile à rembourser et le poids du remboursement de la dette dans le budget français augmentera. Nous devons absolument nous débarrasser de ce fardeau pour nous redonner des marges de manœuvre budgétaires, nous réapproprier notre indépendance.

Graphe INSEE de la dette publique française
Graphe de l'INSEE de la dette publique française:
La dette a fortement augmenté ces dernières années, elle semble actuellement se stabiliser, mais il faut aller plus loin et la faire baisser de manière drastique.

Il est essentiel pour le gouvernement et pour les partis politiques en général d'avoir un discours de vérité: la taille du gâteau à partager entre tous les Français va se réduire. Afin de rembourser la dette, il y aura de moins en moins de "cadeaux" distribués à telle ou telle catégorie socio-professionnelle. Fini les acquis sociaux en croissance perpétuelle, fini les salaires qui augmentent sans jamais diminuer, fini les loyers qui montent mais ne baissent jamais... Il vaut mieux une diminution contrôlée, régulière et volontaire aujourd'hui, qu'une chute brutale, douloureuse et incontrôlée à plus long-terme.

La question est donc de savoir quelle catégorie socio-professionnelle sera la première à donner. Qui sera la premier à se sacrifier (à être sacrifié) ? L'eau est froide et personne ne souhaite se lancer en premier. En ayant un discours de vérité et en indiquant clairement dès le début d'un mandat politique que tout le monde devra payer et que les sacrifies devront être équitablement partagés par toute la population, on aidera peut-être à faire passer la pilule.

Aujourd'hui de nombreuses catégories socio-professionnelles ou corporations manifestent bruyamment car elles ont l'impression d'être désavantagées par rapport à d'autres, de payer plus que les autres. Afin d'être transparents et honnêtes avec les Français (qui font de moins en moins confiance aux partis politiques), les partis politiques doivent lister les économies qu'ils prévoient de faire et indiquer comment ces économies seront réparties de manière équitable. La communication, la pédagogie et la transparence sont essentielles afin de faire accepter un effort de réduction de la dette correctement partagé à travers le pays.

Et pour se faire peur, vous pouvez aller voir le compteur de la dette!

Idées pour la France:
  • tenir un discours de vérité et être honnête avec les Français
  • annoncer clairement que l'objectif de réduction de la dette devra être porté par tous


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