5 mars 2014

Thèse, antithèse, mais ne surtout pas oublier la synthèse !

La France, contrairement à d'autres pays, a un esprit critique fort. Cette capacité à analyser et critiquer ce qui nous est présenté pour vrai nous est probablement transmise via l'éducation nationale et son goût pour les dissertations et la philosophie. C'est un grand atout. Cela permet de remettre en cause ce qu'on nous sert, ce qu'on nous affirme. Cela impose de confronter les sources et de mettre en regard les différentes thèses. Dans l'ère de l'information à outrance, il est essentiel de conserver l'esprit critique français et donc de conserver la vivacité du débat qui existe aujourd'hui en France sur tous les sujets.


Toutefois il est essentiel de ne pas oublier la phase de synthèse (trouver un compromis, trouver une solution) et surtout il est vital d'arriver à passer à la phase d'action qui fait trop souvent défaut. L'inaction, le statu quo, la paralysie est trop souvent la solution choisie (par absence de choix, absence de décision) en France.
La phase d'action qui doit suivre un débat manque. Et donc manque également la phase d'évaluation de l'action afin de déterminer si l'action a atteint les objectifs et comment il est possible de corriger le tir (si nécessaire).

Exemple 1:
  1. Le gouvernement souhaite mettre en place une éco-taxe,
  2. Les Bretons (les bonnets rouges) se soulèvent et empêchent la mise en place de l'éco-taxe sur tout le territoire,
  3. Ensuite que fait-on? On met en place l'éco-taxe telle quelle et malgré les protestations? On la supprime carrément (et on condamne par là-même, selon France Info, une centaine de projets de transports en commun sur tout le territoire)? Ou on aménage l'éco-taxe?

Exemple 2:
  1. Le MEDEF demande la suppression du statut des intermittents,
  2. Les syndicats crient au scandale et s'y opposent fermement,
  3. Ensuite que fait-on? On supprime le statut particulier? On le conserve tel quel? Ou on le réforme en évoquant le sujet autour d'une table?

Exemple 3:
  1. Les VTC souhaitent entrer sur le marché de la réservation de voitures afin de répondre à une forte demande des consommateurs (en particulier parisiens)
  2. Les taxis souhaitent interdire les VTC (ou grandement limiter leur action) afin de préserver leur monopole sur la maraude
  3. Que fait-on? On laisse les VTC travailler sans limite? On interdit les VTC et on maintient le statu quo sur le nombre de licences de taxi à Paris? Personne n'est réellement satisfait de la situation actuelle à Paris: les taxis trouvent les licences trop chères et difficiles à rentabiliser, les consommateurs trouvent qu'il n'y a pas assez des taxis et les VTC ne comprennent pas qu'on ne les laisse pas entrer sur un marché où il y a une forte demande. Alors, on reste immobiles? On attend que ça passe? On attend que ça pète?


Personne n'a de solution toute faite à proposer aux trois problèmes ci-dessus. La solution est peut-être la thèse A dans certains cas, ou l'antithèse B dans d'autres. La solution sera dans la plupart des cas un compromis entre A et B (plus ou moins proche de A ou de B). Mais en tout état de cause ce qu'il faut absolument dénoncer c'est l'immobilisme. Le danger de la paralysie nous guette à chaque fois qu'un débat prend un peu d'ampleur en France.

Aucune solution aux trois problèmes cités ci-dessus n'est parfaite, d'autant plus que l'avenir nous révèle souvent des surprises. N'ayons donc pas peur de nous tromper: prenons des décisions (quitte à revenir en arrière plusieurs années après), mettons en place des plans d'action et ne restons pas bloqués dans le débat, ne restons pas paralysés par la peur de la contestation. Le fait de se tromper et de corriger le tir permet d'apprendre de ses erreurs et d'améliorer les mesures prises. En ne se trompant pas, en n'agissant pas, on n'apprend pas, on ne s'améliore pas, on n'avance pas !

Idées pour la France:

  • ne pas oublier la troisième composante de tout débat d'idées: thèse, antithèse, SYNTHÈSE
  • mettre en place un plan d'actions qui découle de la synthèse
  • accepter que l'on puisse se tromper
  • avancer, se tromper et recommencer

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